
15 Juil Les femmes dans la chanson française
Dominique, conférencière chez Génération Visio, met les femmes à l’honneur, celles qui par leurs actions conjuguées, ont participé elles aussi au rayonnement de notre pays. Découvrez sans plus attendre les femmes dans la chanson française depuis les chansons du berceau jusqu’aux chansons de nos jours.
De quelle façon la femme est-elle perçue à travers la chanson française ? Quelle image de la femme la chanson nous transmet-elle en passant par la berceuse jusqu’aux chansons plus actuelles ? C’est ce que Dominique nous fait découvrir à travers son cycle de conférences « Les femmes qui ont fait la France ».
Les chansons de l’enfance, sexisme au berceau :
Jessie WILLCOX SMITH (1863-1935) illustratrice, USA
>>> J’écoute la berceuse Dodo, dinette <<<
Dans la berceuse « Dodo dinette », il est question d’endormir l’enfant et de la conduire au mariage en l’absence de son consentement. Dans les époques anciennes, le rôle du père est sans cesse mis en avant dans les comptines.
>>> J’écoute la comptine Arlequin marie sa fille <<<
Dans la comptine « Arlequin marie sa fille », il est question d’un mariage forcé, peu importe l’homme à qui le père va donner sa fille. À l’époque, le plus important est de marier sa fille. D’ailleurs, le père doit s’acquitter d’une dot et offrir sa fille au futur époux. Autrefois, la dote était obligatoire pour marier une jeune fille.
>>> J’écoute la chanson À la claire fontaine <<<
« À la claire fontaine » est une chanson issue de poèmes médiévaux, qui ressemble à une chanson d’amour. Cette chanson raconte l’histoire d’une jeune fille qui perd son ami. Le message délivré paraît complexe, au vu de la situation de cette jeune fille. Au travers de cette chanson, le message répandu est que l’opprobre s’abat sur les jeunes filles si elles viennent à céder et ne font pas ce que l’on attend d’elles. Elles subissent une forte pression de la société. De plus, elles sont vouées au déshonneur si elles ne sont pas constamment dans la retenue.
>>> J’écoute la chanson Le petit cordonnier <<<
Tout d’abord, la chanson « Le petit cordonnier », la belle se voit proposer un étrange pacte par un petit cordonnier. Le sortilège est le suivant : les chaussures de bal seront gratuitement offertes à la belle en échange d’une danse avec lui. Elle refuse la proposition mais elle se voit emportée dans un tourbillon maléfique. Le tourbillon ne prendra fin que lorsqu’elle aura cédé à la demande du petit cordonnier. Par conséquent, elle finit par céder à la danse avec lui pour avoir ses chaussures. Pour conclure, que vaut ce consentement sous la contrainte ? Tant de mères ont chanté cette chanson qui invite à tarifer l’amour. Le message que véhicule la chanson est que les jeunes filles se doivent d’être avenantes mais pas trop. À l’époque, trouver un mari est un gage de bonheur, de sécurité et avant tout un devoir.
Les femmes non mariées dans la chanson française :
>>> J’écoute la chanson Céline de Hugues Aufray (1966) <<<
Le chanteur rend hommage à une sœur qui a remplacé la mère défunte auprès de la fratrie et qui ne s’est jamais mariée. La grammaire est intéressante, car le chanteur s’adresse à cette sœur en lui disant « Tu aurais pu rendre un homme heureux ». De ce fait, nul ne soupçonne que Céline ait pu faire le choix de ne pas se marier et d’en être heureuse. D’ailleurs, personne n’envisage qu’un homme aurait pu venir et la rendre heureuse. En 1966, la femme n’est pas perçue comme l’avenir de l’homme. Au contraire, elle est considérée comme celle qui va prodiguer son amour et ses soins à destination exclusive de son mari et de ses enfants. Ainsi, toutes ces chansons suggèrent qu’aucune autre voie ne s’offrait aux femmes pour accéder au bonheur autre que le mariage.
Comment les hommes sont-ils perçus dans la chanson française ?
En bateau, en moto, à cheval, l’homme va toujours vers un héroïque destin. De nombreuses chansons font l’apanage de la virilité masculine tandis que la femme est toujours vouée à l’attente et à la mélancolie. D’ailleurs, les chansons de toile* du Moyen-Âge ont donné naissance aux chansons d’amour. Dans la plupart de ces chansons, nous constatons que l’homme est celui qui prend, qui laisse, qui abandonne et qui ment aussi…La chanson ci-dessous l’illustre bien :
>>> J’écoute la chanson « Les amants de Saint-Jean de Lucienne Delisle (1942) <<<
Dans « Les amants de Saint Jean », la virilité est mise au premier plan dans la description qui est faite de l’homme. Les paroles l’illustrent bien : « Comment ne pas perdre la tête, serrée par des bras si audacieux ». La chanson raconte l’histoire d’une jeune femme qui accepte de rester avec un amant qui lui ment. La contradiction dans la chanson nous enseigne la façon dont les femmes sont perçues : trop sensibles, mièvres, fragiles et jugées trop rapidement consentantes. Mais encore, les paroles de la chanson « Je lui donnais le meilleur de mon être »; « J‘étais folle de croire au bonheur et de vouloir garder son coeur » mettent en relief que malgré tout la femme n’est pas dupe mais se résigne. En effet, on lui a toujours appris qu’il en était ainsi et que son sentimentalisme ne pouvait l’emporter.
Une chanson de toile* : Une chanson de toile est un type de poème lyrique médiéval du nord de la France. Il est composé de couplets et d’un refrain, parfois mis en musique. La chanson de toile doit son nom au thème central qui présente une haute dame occupée à des travaux de broderie et soucieuse de l’amour de son chevalier.
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